
Une exposition régulière au soleil accroît la diversité et la richesse du microbiote, selon une étude inédite. Un effet qui serait lié à la production de vitamine D, dont la synthèse est accrue par les UVB.
Le microbiote fait l’objet de plus en plus d’attention de la part des scientifiques.
Une composition altérée de la flore intestinale serait à l’origine de nombreux problème de santé.
Les recherches actuelles laissent supposer des liens avec l’anxiété, l’autisme, les allergies et intolérances alimentaires, le cancer colorectal, la maladie de Crohn, les maladies chroniques inflammatoires, l’obésité, la sclérose en plaques, la fibromyalgie ou encore le diabète de type 2.
Le microbiote influerait même sur les performances sportives ou les effets secondaires
des médicaments.
La flore intestinale est largement dépendantes de nombreux facteurs environnementaux, comme la qualité de l’alimentation, le mode de vie, ou la prise d’antibiotiques.
Des chercheurs canadiens se sont aperçus qu’il existait un lien entre une faible exposition solaire et la composition du microbiote.
Soleil = production de vitamine D = bonne santé intestinale
Vingt-et-une femmes, âgées de 19 à 40 ans, ont été exposées à trois sessions d’une minute
d’exposition complète aux UVB durant une semaine d’hiver, où l’on manque naturellement
de lumière.
Deux groupes ont été constitués, dans l’un les participantes bénéficiaient d’une supplémentation en vitamine D, dans l’autre non. Les chercheurs ont analysé la composition de leur microbiote ainsi que leur taux de vitamine D avant et après l’expérience.
Ils ont constaté que l’exposition aux UVB avait considérablement accru la diversité des bactéries intestinales chez les femmes non supplémentées en vitamine D, tandis qu’elle était restée stable chez celles prenant déjà de la vitamine D.
Les auteurs déclarent »Nous pouvons en déduire que c’est bien la vitamine D qui influence la qualité et la richesse du microbiote et qu’une exposition au soleil est en mesure d’améliorer sa composition chez des personnes avec une faible diversité bactérienne intestinale ».
L’effet le plus marquant est l’augmentation du nombre de bactéries Lachnospiraceae,
Ruminococcus, et Clostridiaceae, réputées bénéfiques pour la santé. Une constatation en accord avec de précédentes études ayant montré une forte corrélation entre l’abondance de Lachnospiraceae et le taux de vitamine D dans le sang.
Un microbiote qui varie selon les saisons
« Notre étude est la première à montrer que la lumière UVB est capable de moduler la
composition du microbiote intestinal chez l’Homme, probablement via la synthèse de vitamine D », se félicite Bruce Vallance, principal auteur de l’article paru dans Frontiers in Microbiology.
« Il est probable que l’exposition aux rayons UVB modifie d’une façon ou d’une autre le
système immunitaire, initialement dans la peau puis de façon globale, ce qui affecte à
son tour l’environnement intestinal favorable aux différentes bactéries », suggère-t-il.
La vitamine D influe donc positivement sur notre santé en agissant sur l’équilibre du microbiote intestinale, mais ce n’est peut-être pas tout, la lumière du soleil pourrait-elle agir directement sur le ventre, en pénétrant les tissus et modifier notre microbiote ?
Vous êtes allongé sur une serviette à la plage, en maillot de bain, le ventre exposé directement au soleil. La vitamine D est bien sûr activée par les rayons UV sur la peau, ce qui entraîne des changements bénéfiques pour la santé intestinale, notamment une immunité intestinale renforcée, une augmentation de l’épaisseur de la barrière muqueuse et une réduction de la perméabilité intestinale, des effets importants et, dans de nombreux cas, qui changent la vie. Mais l’exposition au soleil ne se limite pas aux UV.
Dr William Davis nous explique:
Si la lumière ultraviolette (UV) pénètre que de moins d’un millimètre dans l’épiderme (mais suffisamment pour activer la vitamine D), les longueurs d’onde de la lumière rouge et surtout infrarouge (IR) pénètrent un centimètre ou plus, les longueurs d’onde plus élevées, plus loin dans le spectre IR, pouvant pénétrer en profondeur dans les structures corporelles. Les longueurs d’onde IR peuvent ainsi pénétrer la peau abdominale, le fascia (tissu conjonctif), la graisse abdominale, les parois intestinales et peut-être les microbes qui y vivent.
Lorsque vous vous allongez et profitez du soleil, la lumière IR peut donc avoir des effets
sur le microbiome gastro-intestinal. De nouvelles données, tant chez l’animal que chez l’humain, suggèrent que la lumière IR projetée sur l’abdomen exerce également des effets sur d’autres parties du corps, comme la rétine et le cerveau (effets dits abscopaux, ou effets à distance du site d’exposition irradié).
Des données suggèrent que l’exposition infrarouge de l’abdomen modifie effectivement la composition microbienne du microbiome gastro-intestinal : augmentation des espèces productrices de butyrate (espèces « butyrogènes ») telles qu’Akkermansia, Faecalibacterium et Allobaculum, et réduction des pathogènes protéobactériens potentiels (espèces fécales). L’exposition de l’abdomen à la lumière infrarouge semble amplifier ces effets en modifiant, pour la plupart, la composition des espèces microbiennes.
Plus intéressant encore, de nouvelles données expérimentales suggèrent que l’exposition de l’abdomen à la lumière infrarouge, inverse le dépôt de plaques bêta-amyloïdes et de protéines tau phosphorylées dans le cerveau, deux signes distinctifs de la maladie d’Alzheimer.
L’élément clé de ces phénomènes réside dans la capacité des longueurs d’onde infrarouges à
pénétrer profondément dans l’organisme. Les UV, la lumière bleue et la lumière visible n’ont pas cette capacité, seuls les IR l’ont. L’omniprésence de la dysbiose et du SIBO ( Prolifération bactérienne dans l’intestin grêle) chez les personnes obèses est-elle due à un excès de graisse sous-cutanée et abdominale qui réduit la pénétration des IR dans le microbiome gastro-intestinal ?
Comme je l’ai souvent souligné, aussi intéressantes que soient ces découvertes et leur potentiel
d’amélioration encore plus marquée de la santé, rien ne vaut l’exposition au soleil.
Si vous vivez dans un climat ensoleillé comme le sud de la Californie, la Floride, l’Arizona ou le Texas, sortez simplement tous les jours, en veillant à bien exposer votre abdomen.
Ces résultats présentent donc un potentiel considérable pour ceux d’entre nous qui vivent dans des climats nordiques où la lumière du soleil est faible ou masquée par les nuages, ou pour ceux d’entre nous qui travaillent à l’intérieur sans être exposés au soleil. Autre point à considérer, si vous avez une quantité importante de graisse abdominale sous-cutanée et viscérale (à l’intérieur de l’abdomen), ne risquez-vous pas une exposition insuffisante du microbiome gastro-intestinal et, par conséquent, à tous les risques pour la santé que cela implique ?
Si vous pensez pouvoir bénéficier d’une exposition aux rayons rouges/infrarouges, n’achetez pas d’appareils à lumière rouge coûtant des milliers de dollars. Les fabricants de lumière rouge,
misant sur l’ignorance scientifique des consommateurs, sont prêts à vous vendre des appareils
coûteux aux affirmations extravagantes. Un appareil peu coûteux coûtant moins de 100 $ est tout ce dont vous avez besoin pour exposer votre abdomen, votre visage et (les yeux fermés) votre rétine et profiter des effets locaux et abscopaux.
Bien évidemment veiller à vous exposer aux heures où l’intensité solaire n’est pas à son maximum. Limitez le temps d’exposition, les effet sont rapides, il n’est pas nécessaires de s’exposer longtemps mais plutôt régulièrement, en évitant le coup de soleil.
Source : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/corps-humain-on-peut-lire-votre-exposition-soleil-votre-microbiote-78116/
Etude: Skin Exposure to Narrow Band Ultraviolet (UVB) Light Modulates the Human Intestinal Microbiome Source: https://drdavisinfinitehealth.com/2025/02/sunglight-on-the-abdomen-crucial-for-gi-microbiome-composition/