Dans les formes graves du covid, nous avons souvent entendu parler de l’ orage de cytokines. En résumant à l’extrême, il s’agit d’un emballement du système immunitaire lié au covid, qui se produit selon les chercheurs, particulièrement chez les personnes ayant un terrain inflammatoire chronique (obésité, maladie auto-immune, asthme…). Cet emballement provoque une inflammation généralisée de l’organisme avec des conséquences parfois dramatiques.
L’alimentation peut-elle moduler notre terrain inflammatoire ?
Certaines études nous indiquent que oui. Voici un petit tour d’horizon des aliments anti-inflammatoires qui certes pourraient nous prémunir des formes graves du covid, mais bien au delà sur notre santé de façon générale.
- Fucanoïdes: Ce sont des molécules présentes dans plusieurs espèces d’algues (Wakame, Kombu ). Certaines études (1) (2) nous indiquent qu’avec 1 g par jour de fucanoïdes, ces algues ont la capacité de stopper les infections virales et éviter l’ orage inflammatoire. Elles sont au passage, une des bases du régime alimentaire de l’île d’Okinawa, bien connue pour son taux de centenaires le plus élevé au monde.
- Gingembre : Il contient le shogaol, qui permet de ralentir l’inflammation (3). La consommation de gingembre a montré lors de maladies inflammatoires chroniques, une nette diminution des marqueurs sanguins de l’inflammation comme CRP, IL6, TNF alpha (4).
- Resvératrol: Présent dans le vin rouge, mûres et cacahuètes… il fait également parti des anti-inflammatoires naturels importants (6). Pour nombre de spécialistes, c’est le resvératrol qui explique le fameux »paradoxe françai » selon lequel nous restons en meilleure santé que d’autres pays comparables.
- Oméga 3 : Cette catégorie de graisses joue un rôle précieux dans le contrôle de l’inflammation. Nous les trouvons dans l’huile de colza, de noix, de lin ainsi que dans les poissons gras ( sardines, maquereau, hareng, saumon..). Ceci nous ammène à faire la distinction entre 2 type de graisses, les oméga 3 anti-inflammaoires et les oméga 6 pro-inflammatoires. Nous trouvons ces dernières dans les huiles de tournesol, de pépins de raisins, dans les viandes de porc et volailles nourries au maïs et soja ainsi que dans les produits gras transformés, chips, margarine… Le rapport entre ces deux catégories de graisses dans notre alimentation est déterminant pour maintenir l’équilibre inflammatoire. Le rapport oméga 3 sur oméga 6 considéré comme idéal est respectivement de 1 pour 2 à 1 pour 4. En Europe on estime le rapport actuel de 1/10 à 1/20. En Amérique du nord ce ratio peut atteindre 1/50. Pour beaucoup de spécialistes, il ne faut pas chercher plus loin la cause de beaucoup de problèmes de santé comme le diabète, l’obésité, les maladies auto-immunes ou même la vulnérabilité face aux risques d’orages cytokiniques.
- Vitamine D: Nous connaissons le rôle important de la vitamine D sur notre squelette. Mais son rôle ne s’arrête pas là, nombre d’études ont mis en évidence son action sur notre système immunitaire (8) (9). Elle jouerait un rôle de modulation du système immunitaire, évitant les emballements immunitaire tant redouté dans les formes graves du covid. Lorsqu’on regarde les sujets les plus touchés par la forme sévère du covid, un trait commun à ces malades a été découvert. Une équipe de chercheurs de l’université Northwestern (Chicago) a compilé les donnés des hôpitaux et cliniques de nombreux pays (Chine, USA, Iran, France..) Ils en arrivent à une conclusion sans concession, ce ne sont ni l’âge, ni les pathologies, ni même les choix politiques qui expliquent la variabilité des formes sévères mais bien le constat d’un déficience en vitamine D (11, 12). Plus les malades sont carencés en vitamine D plus ils font de formes graves.
Menu anti-inflammatoire:
Un bon saumon sauvage généreusement saupoudré de de gingembre, accompagné d’algues kombu et de riz arrosé d’huile de colza, avec pourquoi pas quelques oignons dont la concentration en quercétine ajoutera une touche anti-inflammatoire supplémentaire. Et tout ça en terrasse ensoleillée pour notre vitamine D !…
Ce post est un résumé de l’article « Sauve qui peut les cytokines » de Guillaume Laffaye dans sport et vie n°181
Etudes: Voir Bibliographie complète sport et vie n°181 page 55